Le château et son histoire
En plein coeur de la Drôme provencale, au Sud-Est de Montélimar, le petit village de Grignan abrite un magnifique château Renaissance, témoin d’une histoire mouvementée.
Construit au Xe siècle sur un piton rocheux surplombant le village, le premier château de Grignan n’est d’abord qu’une fortification érigée pour la petite aristocratie locale. C’est probablement 200 ans plus tard, au XIIe siècle, qu’est construite la première enceinte du bourg castral suite à l’implantation des habitations au pied du château. La chapelle Saint-Romain sera construite pour le château au XIIIe siècle à cause de l’agrandissement du village; c’est aussi à cette époque-là qu’un corps de salle allongé au nord, dans le prolongement de la tour carrée résidentielle, est érigé. Vers la fin du XIIIe siècle, la seigneurie devient une baronnie et au XIVe siècle, la défense des portes du château se renforce.
Ce n’est qu’entre 1478 et 1495 que Gaucher Adhémar entreprend des travaux d’agrandissement du château: il double la largeur de la salle et crée des espaces résidentiels; de plus, il remanie les façades médiévales. En 1495, l’évêque autorise Gaucher à ouvrir une fenêtre dans la façade de la chapelle pour créer la grande galerie d’apparat des Adhémar. La collégiale Saint-Sauveur, situé en contrebas du flanc Sud-Ouest du château est terminée en 1543. Louis Adhémar entreprend, entre 1540 et 1545, de construire le corps de logis sud. La grande galerie, le nouveau corps de logis et le quartier résidentiel Est entourent la cour du puits. Au milieu du XVIe siècle, la terrasse du château est construite au-dessus de la collégiale. La façade Sud « Façade François Ier » est construite entre 1551 et 1556, elle est entourée de deux tours médiévales rhabillées dans le style Renaissance.
Le château est connu pour avoir été le théâtre des correspondances entre la marquise de Sévigné et sa fille, Françoise-Marguerite, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Madame de Sévigné y séjourne même auprès de sa fille.
C’est malheureusement le 20 décembre 1793 que la démolition du château est ordonnée par le district de Montélimar qui juge le château comme l’un de ces « monuments qui insultent l’égalité en rappelant ces temps de servitude, de féodalité et de superstition, dont le fardeau a trop longtemps pesé sur un peuple rendu à la liberté ».
Cependant, le château est reconstuit au début du XXe siècle à l’identique grâce à Marie Fontaine qui l’achète le 18 décembre 1912 et qui met toute sa fortune dans sa restauration entre 1913 et 1931.
Les nocturnes et leur origine
Depuis 34 déjà, le château accueille dans sa cour « Les fêtes nocturnes du château de Grignan ». Il s’agit d’un spectacle extérieur, spécialement, créé pour l’occasion et représenté en juillet et en août. Chaque année, ces nocturnes attirent entre 27 000 et 30 000 personnes. De nombreuses pièces ont été réécrites et adaptées pour cet évènement.
Capitaine Fracasse
Initialement prévu en été 2020, le spectacle « Capitaine Fracasse » est à l’affiche du 30 juin au 21 août. Cette adaptation du roman de Théophile Gautier (1863) a été mise en scène par Jean-Christophe Hembert et marque officiellement son grand retour au théâtre. Jean-Christophe Hembert est un comédien, metteur-en-scène et réalisateur français, il est connu pour son rôle de Karadoc dans la série à succès Kaamelott.
De plus, la distribution de la pièce est très prometteuse grâce à des comédiens tels que Thomas Cousseau, David Ayala ou encore Jacques Chambon.
Cette pièce raconte l’histoire du Baron de Sigognac joué par Thomas Cousseau et de la belle Isabelle jouée par Aurélia Dury. Voici le sinopsis officiel: « Languissant dans son château délabré, le Baron de Sigognac mène une triste existence sans avenir. Un soir, une troupe de comédiens ambulants frappe à sa porte… Le baron se lance sur la route avec les artistes et par l’enchantement du théâtre, Sigognac devient bientôt le Capitaine Fracasse, super-héros fier et grotesque. Parmi d’innombrables péripéties, Fracasse se consume d’amour pour la vertueuse Isabelle et provoque en duel l’infâme duc de Vallombreuse… »
De manière globale, la pièce a été très appréciée par le public, grâce à des comédiens talentueux et des jeux de lumière et de son intéressants. De plus, elle est adaptée à tous les âges et tous les publics, en effet, le style adopté pour cette pièce n’est ni trop classique ni trop moderne. En clair, les petites touches d’humour glissées dans cette représentation rendent la pièce accessible à tous les publics. Les costumes sont très bien faits, de plus, le choix des décors mobiles est intéressant et plutôt original, il ajoute beaucoup à la pièce qui est déjà très bien.
par Charlotte Rioffray
Sources:
- chateaux-ladrome.fr
- wikipédia